Francisca – [gueule(s)!]

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« La lecture doit rester accessible à tous et en tout temps! »
Francisca, bibliothécaire

Francisca travaille à la bibliothèque scolaire et communale de Neyruz. Pour cette bibliothèque, comme pour beaucoup d’autres lieux publics, tout a commencé le 13 mars 2020 avec la fermeture aux écoles et au public.

Francisca raconte: « Du jour au lendemain on a dû se réinventer car je n’imaginais pas tous ces jeunes lecteurs rester chez eux et qu’on ne puisse pas leur fournir de quoi s’occuper. La lecture est importante et ici on a de très grands lecteurs qui viennent plusieurs fois par semaine. On a donc mis en place un système de prêt à distance. Ce n’était pas facile car contrairement aux grandes bibliothèques, nous n’avons pas de catalogue en ligne. Mais j’ai pensé au système du panier de légumes qu’on reçoit du primeur; j’ai donc envoyé un mail pour que les personnes intéressées nous disent l’âge de l’enfant — ici nous n’avons que des livres pour les jeunes —, le sexe et ensuite nous faisions le panier « surprise » avec ma collègue. Ça a super bien marché! Les parents étaient contents car leurs enfants lisaient autre chose, plus varié que d’habitude.
Mais sans historique informatique, nous devions noter manuellement ce qu’on prêtait afin que l’enfant ne reçoive pas deux fois le même livre. Ce qui fait qu’après deux mois, certains avaient une liste incroyable! Ça nous prenait des heures et des heures…
Et ce n’est pas tout car pendant que nous faisions le prêt à distance, des mesures supplémentaire sont tombées; comme par exemple la mise en quarantaine de tous les livres qui rentraient de prêt! Imaginez-vous une mise en quarantaine de livres, avant d’être désinfectés puis rangés. Et s’ils étaient empruntés à nouveau, ils repassaient par la case nettoyage et désinfection…! C’est inimaginable ce que nous avons dû faire!

Nous avons mis en place toutes les mesures demandées: plexiglas, masques, désinfectant, nombre restreint de personnes selon notre surface (limité à 3, donc 2 lecteurs plus la bibliothécaire…!). Comme c’est étroit pour arriver dans la bibliothèque, nous avons même dû créer des zones d’évitement. C’était la folie! Des heures et des heures de réflexion et de mise en place pour faire passer notre concept de protection auprès du conseil communal.

Lors de la première fermeture le 13 mars, la bibliothèque était fermée pour tous. Cette fois, c’est fermé pour le public mais pas pour les étudiants. Je trouve que cela fait une discrimination incroyable! Si tu as 20 ans et que tu es au collège, tu peux venir ici pour prendre une BD. Si tu as 20 ans et que tu travailles, tu ne peux pas. Ça créé des inégalités, on nous oblige à faire de la discrimination. C’est terrible!

Notre bibliothèque est un lieu de rendez-vous, un lieu qui fait vivre un petit village comme le nôtre. Des jeunes y viennent, se rencontrent, partagent un moment convivial ensemble dans un lieu sécurisé plutôt que de traîner on ne sait où… Et aujourd’hui on nous enlève ça! C’est difficilement compréhensible, après tout ce que nous avons mis en place.
Les bibliothèques font partie de la culture et on nous oublie! Mais la lecture doit rester accessible pour tous et en tout temps! »

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